Maitre Chêne
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 | Sujet: Histoire des Sept Couronnes de 277 à 327 - La dynastie Riveraine  Jeu 30 Avr - 15:33 | |
| HISTOIRE DE LA DYNASTIE TARGARYEN DITE RIVERAINE, OU « DE VIVESAIGUE », « DE PORT-REAL ». En 277, le Roi Aenar Ier Targaryen, après cinquante ans de règne contesté des Targaryen, ne possède qu’une emprise restreinte sur un royaume qui pendant longtemps a refusé son autorité. L’ascension progressive d’Harwyn Tully, Main du Roi puissante et entreprenante, renforce puis diminue son pouvoir. L’écrasement des premières rebellions a vite laissé champ libre à un Conseil Restreint constitué des plus puissants seigneurs du Royaume, qui se partagent entre eux le pouvoir et l’autorité du Trône.
Les rivalités internes et les volontés belliqueuses des grands suzerains feront éclater plusieurs conflits sanglants, qui remodelèrent profondément Westeros et Essos. Après la seconde guerre de succession du Val, où les Tully assoient sur les Eyrié la famille Frey et défirent une première fois leurs rivaux Stark et Corbois, les différents seigneurs, convoitant les richesses des Cités Libres, mènent un conflit sanglant dans le Détroit, alliés à Braavos contre Tyrosh, Lys et Volantis.
Le pouvoir d’Harwyn se renforçant progressivement, de nouveaux conflits éclatent, en partie machinations du clan Tully pour affaiblir ses rivaux, en partie éclatement des rivalités internes ; ainsi, dans le Bief, les Baratheon et Tyrell affrontent l’usurpateur Logan Rowan et ses bannerets séditieux, alliés aux Martell. Ainsi les Îles de Fer, tentées de prendre part au conflit dans le camp Tyrell, se heurtent aux forces de Castral-Roc. Dans le Nord enfin, les Corbois regagnant leurs marge d’initiative, avec la volonté de faire passer les sauvageons au sud du Mur pour gagner une force de frappe nouvelle, déclenchent par là même l’ire feinte des Tully, qui attendaient impatiemment un prétexte à l’invasion.
Au terme de cette courte et violente période de conflits, dont il ne nous est pas loisible de lister tous les hauts-faits et les sanglants démêlés, il faut retenir ces faits là ;
- Dans le Bief, l’autorité des Tyrell est restituée, mais plus que jamais affaiblie, les grands vassaux renforcés dans leurs prétentions.
- Dans l’Orage, le suzerain humilié et tué laisse place à un Lord enfant, et une longue période d’affirmation des vassaux suivra.
- Dans le Nord, les Stark sont forcés à un traité humiliant, mais rabaisseront rapidement les ambitions des Manderly et des autres rebelles, sans pour autant réussir à briser définitivement les divers querelles.
- Dans les Îles de Fer, la famille Greyjoy, après son échec à envahir les Terres de l'Ouest et la mort de ses fortes têtes, est renversée est remplacée par les Lords de Dix-Tour, la famille Harloi, jugée plus pragmatique et consensuelle par les Etats Généraux.
- Dans le Val d’Arryn, un seigneur Royce à la légitimité douteuse prendra le nom de Arryn après avoir épousé la régente des Eyrié Celia Frey.
- A Dorne enfin, la Principauté reste marqué par ses échecs militaires et politiques humiliants et par la mutilation de sa Princesse, préfigurant un conflit entre ses héritiers.
Mais le renversement le plus marquant s’opère à Port-Réal, où la Main du Roi, dont on a tant prophétisé qu’elle renverse le Roi, passe à l’acte. Là où la fidélité des Tully semblait relativement acquise dans les premières périodes de la royauté, les tentatives du Roi de se démarquer de son conseiller principal, dont l’influence prenait trop de place, sont perçues comme une trahison. Isolé, ayant pour seul alliés la Princesse de Dorne, dont il a épousé la nièce, Aenar tente en ultime recours d’abdiquer et de la nommer régente. Ce geste, échoué par ailleurs, ne légitime pas seulement le revirement des Tully à leurs propres yeux, mais attisent surtout l’ire des seigneurs des Terres de la Couronne, opposés aux Dorniens dans une certaine mesure, et de toute manière largement acquis à la clientèle de la Main du Roi.
Après plusieurs tentatives de se débarrasser de ses conseillers, qui font encore baisser la popularité » du jeune Roi, un geste de folie, l’incendie de Culpucier, attribué à la fausse-couche de son épouse, servira de prétexte à un démêlé sanglant dans la salle du Trône, au terme duquel Aenar se fait tuer en plein milieu de l’affrontement.
Aussitôt proclamé Roi, Harwyn Tully désormais Targaryen invoquera immédiatement une légitimité plus que douteuse, le faisant descendant bâtard de Baelor Briselance, et auto-légitimé durant la période de Régence. Ce qui constituera réellement son droit à régner, c’est son caractère de conquérant, d’homme d’état entreprenant, et de guerrier accompli. La Cour, à son époque, est remplie de guerriers et de conseillers, tous admiratifs de sa personne, qui est mise en scène et louée partout. Le reste du royaume, divisé, ravagé, en proie à des tensions latentes, et parfois minée de partisans du nouveau souverain, laissera à la nouvelle dynastie le temps de s’installer. De trop nombreux seigneurs, y compris dans les factions rebelles, voient dans cette nouvelle lignée l’occasion d’un apaisement définitif, à contrario de la branche d’Aerion, piteuse, folle et impuissante, qui était elle même née de circonstances douteuses.
Mais le fait marquant de la première année du règne d’Harwyn, c’est l’éclosion de deux dragons mâles, pris à Aenar, qui seront respectivement donnés à Harwyn et à son successeur Edmure. Beaucoup d’éminents personnages de l’époque y voyaient la pâte de Braavos, ou encore des prises de guerre faites à Volantis ; plus vraissemblablement, il est probable que l’obsession d’Aerion le Flamboyant pour les dragons ait été à la source de cette trouvaille fabuleuse.
280 à 286 - Faste et Prospérité
Cette période forme une sorte d’âge d’or de la nouvelle dynastie, qui va asseoir une puissance inégalée sur le royaume. Durant toute cette période, les grands hommes du clan Tully, c’est à dire les familles Tully et Lannister, ainsi que leurs bannerets – Frey, Whent, Reyne - et plusieurs grands seigneurs Valois, concentrent tous les pouvoirs et les honneurs. La Cité de Tyrosh, conquise durant la guerre, profitant du consentement des élites, recevra un Lord Suzerain puis Prince, issu de la famille Tully. L’imposante forteresse d’Harrenhall sera progressivement reconstruite, pour un coût exorbitant et un intérêt stratégique contesté ; une citadelle sur le Trident, capable de faire miroir à Vivesaigue, nommée Rivefort, sera attribuée à une branche puînée des Tully. Les domaines des diverses maisons sont mis en valeur, et cinq bourgs croissent tranquillement le long de l’axe commercial entre l’Ouest le Conflans. Un Ordre de chevalerie puissant, le Lion Blanc, est créé pour servir Castral-Roc. Port-Lannis s’agrandit de forges géantes, d’un arsenal maritime et d’un Septuaire gigantesque, tandis que les campagnes Ouestriennes gagnent en opulence et en production. Cette période de faste, entammée dès 272, posera les bases d’une puissance indéniable et inégalable, que ces deux régions conservent encore aujourd’hui.
Frey, Whent, Bracken, Nerbosc, Rivefort, Mallister, Reyne, Brax, Swyft, Lychester, Racin, Mouton, autant de grandes maisons dont la puissance n’a eu de cesse de s’accroître durant cette longue période. Mais malgré la qualité sans pareille des fines-lames du Conflans, celles ci s’émoussent en l’absence de conflit d’envergure, et le mythe de leur invincibilité diminuera progressivement avec le temps ; et de même, les grands esprits vieilissent. Sentant la possibilité d’une contestation ressurgir, et frappé par la dureté d’un hiver difficile, Harwyn va progressivement laisser la place à son futur successeur, Edmure.
287 à 293 - Renouvellement et consolidation
Celui ci montrera immédiatement un caractère moins entreprenant, moins fastueux et peut être tout simplement moins astucieux. Mais rendant à tous en férocité et en bravoure, campé sur le dos d’un des deux seuls dragons connus, il saura s’entourer d’une profusion de chevaliers belliqueux, de fine-lames à l’honneur douteux, et d’une jeune génération de guerriers ambitieux, modelés par les récits des guerres sans merci de l’ère d’Harwyn. Bien plus que l’ère Harwyn, c’est la cour d’Edmure Ier qui formera la génération de Valarr ; une grande profusion de guerriers vantards et méritants, loyaux mais ambitieux, et aux valeurs confuses.
En 287, Elston Frey et Arold Tyrell meurent le même jour, dans des circonstances différentes. Le bras droit d’Harwyn et le suzerain aimé du Bief recevront des funérailles somptueuses, en même temps que dans le Val, Celia Frey et Albert Royce/Arryn donnent naissance à Dannis, futur suzerain, et dans le Nord, Ambel Arryn/Stone et Adelaïde Stark à Jon Redstark. En une même année naissent également, Garlann Tyrell, Ellia Allyrion, et de nombreux autres puissants personnages des décennies à venir.
Dix ans après la prise de pouvoir d’Harwyn, qu’on a déjà cessé d’appeler usurpation, la nouvelle dynastie solidement fixée sur le Trône de Fer, et l’un des plus cruels et courts hiver de mémoire d’homme terminé, le royaume gagne pour la première fois en unité et en sérénité vis à vis de ses nouveaux maîtres. Car si les contestations face à la main-mise du Conflans et de l’Ouest sur un pouvoir usurpé ont désormais une base solide sur laquelle se fixer, et des terres désormais en apparence apaisées, elles s’ancrent dans une ère nouvelle, qui, en fait, admet tacitement cette domination, et perd la vigueur que lui aurait procuré un refus en bloc de cette hégémonie et de cette dynastie.
La mort d’Harwyn Ier, en 290, consacre cette nouvelle ère, dont le nouveau chef, Edmure Ier, s’impose alors comme homme novateur. Son règne fut largement anticipé comme celui d’un souverain tyrannique et cruel, car sa réputation sur les divers champs de bataille de l’époque d’Harwyn était celle d’un guerrier courageux mais vicieux, qui ne promettait aucune pitié aux perdants. Mais la transition s’effectua finalement posément, et la plupart des grands rivaux comme des vieux conseillers ne furent nullement inquiétés, bien qu’on eut vent de plusieurs complots sans répercussions. On peut aussi y déceler une marque de faiblesse d’un règne menacé, dont les ennemis, bien que discrets, n’étaient pas moins déterminés.
En 292, la jeune Naerys, fille d’Aenar et d’Asha Martell, gagnant l’âge adulte, jure hommage à Edmure, et se voit attribuer le fief de Lestival. Des rumeurs de sédition à son profit dans le Bief, l’Ouest et Dorne se faisaient entendre, mettant en cause Edmure dans des tentatives d’assassinat et d’enlèvement contre sa personne. Sans doute pour faire taire ces rumeurs et pour obtenir sa loyauté dans une période trouble, don lui est fait d’un des œufs de dragon de la famille royale, qui éclot quelques mois plus tard. Les conditions de cette tractation demeurent nébuleux, et cette décision demeure source de questionnement chez les contemporains.
Un an plus tard, on compte à neuf le nombre de dragons et d’oeufs recensés ; premièrement, Meharion et Barral, les deux puissantes ailes de la famille royale ; Jaghar et Daeryon, promis aux jeunes enfants du souverain ; Carraxès, accordé à la famille Velaryon, dans un souci de préservation du sang Haut-Valyrien ; Souffre, le Leg d’Aenar, jeune dragon de Naerys ; et enfin deux œufs possédés par la famille Targaryen.
294 à 297 – Brasiers dans le Sud
Les Couronnes du Sud, fragmentées et troublées, cultivaient depuis vingt ans les germes de conflits violents, qu’il ne faut pas tant voir comme la conclusion des conflits passés que comme une dispute pour leurs restes. Dorne, divisée entre les seigneurs attentistes de l’est et ceux plus belliqueux des Marches, est embourbée dans des cycles d’escarmouches et de raids avec ses voisins Orageois notamment. Le pouvoir royal n’ose intervenir, craignant un faisceau de contestations et d’interventions, bien qu’Edmure Ier mentionne à de nombreuses reprises son désir de régler la question par le fer. Un nombre croissant de nobles, jusqu’à Port-Réal, périssent par le poison ou l’arbalète.
L’invasion par les seigneurs Orageois, en 294 lors d’un automne particulièrement accueillant dans les Montagnes, balaye rapidement l’espoir d’une conclusion par les négociations. Le conflit s’enlise rapidement, le très jeune lord Baratheon se relevant incapable de ramener ses bannerets à la paix du Roi, et l’arrogant Morgan Martell ne pouvant gagner de soutiens sérieux dans une campagne qu’il doit vite mener seul.
La famille royale, hésitant à intervenir, fait face à Naerys Targaryen, lors de ce qu’on nommera plus tard son « Défi », de nombreux seigneurs se ralliant à elle pour contester la possibilité d’un arbitrage du Trône de Fer, injure sans précédent pour les Targaryen ; plus que la crainte d’un second conflit entre Seigneurs-Dragons, c’est la situation aux lisières du royaume – Tyrosh et le Mur notamment – et à l’intérieur, avec les vestiges des opposants à Harwyn, qui ralentit une intervention. De plus, sauver Morgan Martell, même tardivement, revient à brusquer l’émergence d’une rébellion généralisée à Dorne et dans l’Orage, de nombreux seigneurs attentistes de ces deux Couronnes pouvant s’opposer frontalement à une intervention.
C’est finalement le Bief qui débloque la situation. Les tentatives du suzerain Haron de s’impliquer dans le conflit menèrent à son assassinat en 294, et les intrigues qui suivirent ne firent que renforcer la ligne loyaliste d’Evelyne Rowan, qui avec les forces de Bois-Doré et la complicité d’une partie des conseillers et proches de l’ancien Sire, prend le contrôle d’Hautjardin. Après avoir rapidement maté les divers seigneurs séditieux, sans avoir à engager d’armées cela dit, Evelyne marche à la tête d’une puissante force composée principalement des forces Rowan, Crane, Du Rouvre et Florent contre Naerys.
Mettant siège à Lestival et Havrenoir, soumettant rapidement plusieurs nobles de la région et recevant très vite des renforts des Terres de la Couronne, elle réussit ainsi en tenant en respect plusieurs des meneurs potentiels de la rébellion à laisser les mains libres à Edmure Ier et sa famille ; les dragons de la famille royale descendent vers le sud, faisant deux escales seulement dans des châteaux sécurisés par leur cavalerie, jusqu’à Séréna. Puis, les trois dragons – Barral et Meharion, montés par Edmure Ier et sa femme Daenera Velaryon, Carraxès par Corlys Velaryon, en plein milieu de la bataille de la Tombé du Roy, déboulent du ciel, carbonisent quatre cent Orageois, les trois seigneurs à l’origine du conflit, et le gros de la logistique, notamment l’or des troupes et le ravitaillement.
Ce point final est vécu comme une partie remise, mais quantité de seigneurs et de chevaliers se rendant sont livrés aux Dorniens, et sont obligés de signer une paix rapide, ainsi que l’envoi d’otages à la capitale. La victoire ne s’est livrée qu’à un cheveux et a représenté une prise de risque considérable, tant l’opération se révéla délicate tout du long ; il serait réaliste de dire qu’elle ne fonctionna que grâce à la réputation de cruauté d’Edmure Ier, et aux nombreuses opérations de négociations qui se menaient en parallèle, et qui suffirent à duper les Orageois comme les partisans de Naerys, et les convaincre ainsi que la partie était définitivement gagnée pour les Targaryen – qui, pourtant, craignirent jusqu’au dernier moment que le moindre geste de trop ne déclenchât une guerre généralisée.
La guerre civile, du moins, ne put être empêchée à Dorne, où Morgan Martell dut faire face à une rébellion de sa cousine Ellia, conséquence de l’affaiblissement des seigneurs des Marches le soutenant. La compromission des équilibres politiques dans cette région du monde débouche au final sur une restitution relative de l’autorité des Baratheon et des Martell, et sur une construction surprenamment durable dans le Bief, Evelyne Rowan veillant sur les fils du précédent suzerain et dirigeant de-facto le gros des forces du Bief jusqu’au début des années 305.[/size] | |
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