Megalovania
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


Le forum des MVs, des JDRs et des Mégalos !
 
AccueilDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -39%
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON ...
Voir le deal
1190 €

 

 Leçons du Trône - Des objectifs à sa taille

Aller en bas 
AuteurMessage
Maitre Chêne
Admin
Maitre Chêne


Messages : 266
Date d'inscription : 13/11/2016
Localisation : Fort-Chêne

Leçons du Trône - Des objectifs à sa taille Empty
MessageSujet: Leçons du Trône - Des objectifs à sa taille   Leçons du Trône - Des objectifs à sa taille Icon_minitimeJeu 9 Jan - 12:59

Sur la conduite de la guerre et les objectifs que les seigneurs y ont, discussion stratégique dans le camp de l'Armée du Trident

Le camp de guerre de l’armée du Trident ne manquait pas de barouf et de boue, mais conservait une surprenante salubrité. Cochons et petite bêtes se baladaient librement ici comme dans n’importe quel village, certes, et il ne subsistait rien de la verdoyante prairie du domaine des Darry qui était là avant cette vaste armée ; mais ici, boyaux et artères du camp, tous boueux qu’ils soient, ne dégageaient pas les effluves de merde et de mauvais repas qu’on voit ordinairement. Cloaques à la sortie des camps, planches de bois et braseros disposés aux quatre coins, sans sauvegarder l’apparence, sauvaient les effectifs ; car caquesangue, diarrhée et typhus, massacraient les armées plus vite que n’importe quelle bataille. La discipline stricte sur le sujet et l’encadrement réussi émanaient tout autant des officiers vétérans que de quelques visionnaires inattendus.


L’un des premiers de cette catégorie poussa le lourd châle de la tente d’un des seconds, escortés par les regards mauvais de deux loubards de garde qu’on imaginait mal chevaliers au faciès, mais qui en avaient les gros bras et l’armure d’acier sans traits inutiles ou ornements, d’une qualité qui ne trompait pas.
Marq Nerbosc avait un pur faciès de Tully, et, en fait, il se plaisait beaucoup à se dire qu’il avait le visage, avec ses frères, de la fratrie d’origine ; plus entreprenant des trois, il se voyait Harwyn, mais ses cheveux auburn aux longs épis tombant sur son visage, sa taille écrasée et ses bras épais, et, surtout, ses deux yeux vindicateurs à la couleur laide, son nez plat et ses oreilles légèrement décollées, en faisaient un pur Jonos. D’ailleurs, il partageait en cela tout le secret du personnage d’alors ; car si tout le monde connaissait les exploits d’Harwyn et la force tranquille de Tytos, ni les intrigues ni les travaux du cadet n’avaient leur place dans les mémoires.

Sa voix, en tout cas, donnait du relief à cet aspect là, car elle n’évoquait rien de spécifique mais avait tout l’incisif et le renfrogné du personnage :

- Seigneur Whent, on m'a informé que les messagers de l'armée royale sont arrivés ce matin. Avons nous des consignes ? Mes hommes me signalent que tout le camp est au courant, et que l'information aura fuitée avant la fin de la journée.

Montagne de chaire et de vices, nez pareil à un cratère, yeux petits et cruels, bouche rieuse et fissurée de cicatrices, rien de pareil parmi les créatures des Sept qu’un homme proprement identique à sa réputation. Il n’y avait pas un trait, chez Manfraid Whent, qui ne correspondît pas strictement à l’image qu’elle en renvoyait, et pas un conte sur sa personne, qui ne se logeait pas dans l’un de ses attributs ; dents propres mais saillantes et fissurées, dans sa barbe soigneusement taillée mais d’une manière qui faisait plus général mercenaire que chevalier honorable. Sa seule taille lui donnait privilège de roi sur le monde qui l’entourait, et c’était en souriant gaillardement qu’il appelait tel ou tel grand seigneur par son prénom ; fracassant dans chacun de ses pas, sa tignasse rasée proprement évoquant le plus haut rustre qu’il soit. Bien idiot celui qui croirait que sa taille lui ferait désavantage en le plaçant trop naturellement en première ligne, car tout fort qu’il était, Manfraid Whent n’appréciait pas autant de frapper que de voir frapper, et c’était avant tout un formidable commandant : voyant de haut et vu de haut, il impressionnait les amis comme les ennemis – criant cinq fois plus fort qu’un autre, on l’entendait aussi bien qu’on le voyait, et le soldat en déroute comme à la charge en tirait quelque coup de braise – nul besoin donc pour un pareil général d’être celui qui met à l’œuvre, car même sa force immense, dans cet arsenal bien réglé, est plus utile pour régner sur la bataille que pour la livrer en spadassin. Nombre de seigneurs, voyant sa démarche battre le sol, ne peuvent que regretter ne pas avoir pareil homme à son service ; ceux moins bien placé, dans le camp adverse, maudiront alors les Tully d’avoir bâti forteresse et prestige aux ancêtres du Sire d’Harrenhall, car rares sont les ambitions à voir aussi haut que le géant du haut de sa citadelle maudite, qui semble taillée sur mesure pour ce guerrier arrogant.

Du reste, il n’est pas nécessaire d’en rajouter ; mais il va de soit qu’un personnage aussi plein de lui même ne puisse être décrit autrement qu’avec des couches et des couches de figures de style, car il ne cesse jamais d’être ce qu’il a décidé d’être.
   - C'était une réponse qui nous était envoyée. J’ai requis des hommes de part et d’autre ; mais des renforts, nous n’en verrons pas la queue d’une. J'ai écrit à nos alliés. A Vivesaigue, d’abord, mais c’est Bracken qui en donnerait son approbation, et celui là, si je lui écrivais qu’on a soif, il nous enverrait peut être un seau de pisse, et même pas la sienne. Ses chausses, il ne les descend que pour des femmes, et si possible plus forte que lui.

   - Je vois. Mais et le Roi, quelle était sa réponse ? Qu'en est il, compte-il avancer sur l'isthme, fortifier ses positions ?

   - Le Prince Hoster m’a écrit pour me signifier qu’Aemond marche sur Goëville, et qu’ils vont lui rentrer dedans sous peu. Sans attendre ni le Maitre de Guerre qui marche pourtant avec toutes les armées du Val et les Chevaliers Faucons, ni l’armée Nordienne qui descend vers les côtes en ce moment, ni la reprise de la Porte Sanglante. Comme à son habitude, il vole à la menace au moment le moins importun, pour surprend l’adversaire. L'audace des Targaryen rallumera le feu sacré de nos hommes, après cette déroute à rebrousse-chemin des promesses que nous leurs avons faites.

Nerbosc ouvrit ses petits yeux tout rond, ce qui fit drôle d’impression, déjà car ça n’était pas bien beau, et surtout car on impressionnait peu un homme qui n’estimait pas grand monde.

   - La reprise de la Porte Sanglante. Avez vous conscience de…

L’air gaillard, le géant le coupa avec une voix rigolarde :

   - De siècles de légende ? Je n’en ai que faire. Une légende en vaut une autre. Nous avons deux dragons et ma personne, plus celle de Lyman et quatre mille fantassins en armure, autant de cavaliers. J’ai fait abattre un chêne aussi vert que possible hier ; nous marcherons sur la Porte, briseront la grille et surprendront les fous qui croient nous avoir repoussés jusqu’au delà du Trident.

Un air méchant accueilli la tirade, car Nerbosd avait trop de sang Tully pour aimer se faire couper.

   - Le seul fou que je vois ici se qualifie de légende. Je n’étais au courant ni de votre plan ni de votre demande de renforts ; il me semblait que c’était Lyman qui commandait en ce lieu, et pas sa brute de service. Avez vous bien conscience des défenses que vous voulez affronter ?

   - Mon caractère ou ma taille ne concerne votre appréciation en rien tant que nous sommes alliés, Nerbosc. Appelez moi comme vous voulez, je sais lire une carte moi aussi – et je ne suis pas fou, je vois de haut ; c’est à dire huit pieds pour être exact. Aemond, lui, volant sur son dragon, nous voit comme des insectes. Trente mille hommes au Trident, vingt mille avec Frey et trente autre avec le Roi ; et peut être vingt mille autres au Nord ou dans le Bief ; et lui, quelques râclures de mercenaires, les félons et les ratés du Val. Il s’imagine qu’il lui suffit de se mettre au chaud, de fermer les routes et d’attendre que le royaume mûrisse de ses déconvenues. Nous allons lui montrer que des montagnes, nous en avons aussi.

  - La Porte Sanglante…

   - N’a été prise que deux ou trois fois dans son histoire, certes. Mais les défenseurs sont quelques centaines tout au plus, Veneur le Vieux tient encore les Eyrié pour nous, et nous avons ce qu'il faut pour la faire tomber. La fine fleur de la chevalerie de l’Ouest et du Conflans, de l’infanterie lourde, des arbalétriers, deux dragons. Je compte bien mener moi même la manœuvre, et en chantant.

  -  Bougre ! Laissez moi donc finir ! Que l’entreprise soit jouable, je veux bien en discuter. Mais cette fine fleur, quand Aemond fera volte face pour la confronter, ce n’est pas vers un combat aisé que vous l’emmenez. Si le Roi se jette au combat, c’est précisément car lui seul peut rivaliser avec un putain de sorcier à dos de dragon. Encercler et affaiblir, le plan est jouable. Nous tenions la Porte, nous l’avons perdu, précisément car devant la menace, il a fallu courir tout le Val en sens inverse pour se réfugier ici.

Le chevalier qui paraissait nain à coté du géant, vitupérait contre celui ci à la manière d’un marchand de vin. Manfraid ne réfuta pourtant aucun des arguments. Il rétorqua sur des considérations inattendues :

   - Derrière ce plan, c’est bien plus la pâte des deux larrons qui menèrent la précédente guerre en ces terres que je vois. Velaryon et Frey ont tout autant à cœur la victoire que la gloire. Ils veulent garder la belle à leurs amis de l’armée Royale tandis que nous tenons les frontières et épuisons l’adversaire. Et surtout, ils préfèrent nous avoir occupés ici plutôt qu’à Tyrosh ou à Vivesaigue. Je n’ai pas de remord à envoyer quelque quatre ou cinq mille hommes à la mort dans une sanglante bataille ; les communs hommes meurent à la guerre, et les géants, pour peur qu’ils n’attrapent pas les flèches avec la tête, y gagnent leur part de ce monde. Nous avons tout à gagner à déclencher l'offensive sans plus attendre, à plus forte raison si le sorcier sort quelques tours de son sac et se dépêtre du bourbier danslequel il va s'enfoncer à l'est.

   - Ne me parlez point stratégie et gloire. Je suis du clan de Lyman autant que vous, et je sais ce que nous avons à gagner à une bataille. Mais je respecte l’analyse de nos rivaux : sans ravitaillement et sans chevalier dragon expérimenté, nous ne réglerons pas le cas d’Aemond.

   - Qui parle de lui régler son compte ? Ni le jeune Harwyn ni le prudent Jacaerys n'ont de chance face à un homme comme Aemond, dont je pressens depuis le début qu'il est aussi fin stratège que guerrier. Ce que je veux, c'est lui infliger sa première défaite en bataille rangée.
Sa mort n'est à aucun moment notre objectif. Si on cherche à l'attirer dans un piège, on aura le cul enflammé avant d'avoir pu dire Valarr. Ce que nous voulons, c'est lui foutre sa première vraie rouste.
Nous n'économiserons pas les hommes pour cela, et nous irons de l'avant avec tous les risques que cela oblige à prendre. Mais si, à la fin, nous réussissons à lui faire perdre son terrain, voir même à l'acculer jusqu'à la mer, alors c'est à nous, que, en définitive, toutes les victoires qui seront obtenues par la suite seront en partie nôtres.
Revenir en haut Aller en bas
https://megalovania.forumactif.com
 
Leçons du Trône - Des objectifs à sa taille
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Leçons du Trône - Des vaincus et des conflits à venir

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Megalovania :: Le Trône de fer V2 :: Le Jeu des Trônes-
Sauter vers: