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 Cité Libre, Tyrosh

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Maitre Chêne
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Maitre Chêne


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MessageSujet: Cité Libre, Tyrosh   Cité Libre, Tyrosh Icon_minitimeLun 8 Avr - 14:30

Regard de brume

Le Rochebrise était un navire trapu et solide, aussi impressionnant que pouvait l'être un gras chevalier bardé d'acier. Pesant mais d'air invincible, le dromon de guerre tassé sur lui même déversait un flot de piquiers couverts de mailles et d'or. Investir les hommes du Guet dans la plus grande ville des Sept Couronnes, que voulait on dire par là quand il s'agissait de cette Cité "Libre"? La brise légère et le crachin rendaient cette scène bizarrement mélancolique. Waymar Massey était escorté de ses fantômes, une poignée de Guisarmiers à l'air de dur à cuire, qui ne parlaient guère, mais ça, ça lui correspondait bien dans l'usage. Aussi sec que ses soldats, la loquacité n'était pas une question de goût ; c'était à lui d'user de sa parole, et eux, de leurs armes.

Ce que l'on appelait Port Sanglant n'était en fait qu'une énorme plage de galets de laquelle coulait un puissant canal, qui menait directement dans le "vrai" port. La baie était un arc de cercle parfait, mais la plage s'épaississait et s'élargissait à mesure qu'on s'éloignait des flancs proprement dit ; et, dominant cet espace, la Tour Sanglante, énorme bâtisse pesante, pointant vers le ciel comme une pointe de pique, sur son îlot face à la ville, quoique probablement peu impressionnante face au phare de Villevieille.
Le Rochebrise, comme une douzaine de caraques, était vautré au centre de cette place, dans l'axe parfait qui reliait la Tour au canal. La voile aux couleurs Targaryen, d'un rouge cramoisi, ne cessait de déteindre, au point que l'on pourrait croire que c'était une force Lannister qui débarquait ici...

Quelle forteresse c'était ! On comprenait la volonté d'Harwyn le Magnifique d'édifier son Bastion, une fois qu'on avait contemplé ce fameux port, cette citadelle. Mais là encore, la puissante édification du Magnifique devait paraître aussi ridicule en comparaison de ce dispositif défensif que ne l'est la Tour Sanglante par rapport à la gloire des Hightower.

Les murs étaient proprement gigantesques. Sur les ailes du port naturel, s'élevait d'abord des flancs de falaise déchiquetés, puis ensuite seulement les grands murs de basalte noir. Face au navire qui débarquait, soixante pieds de pierre noire taillée s'élevaient, garni de créneaux, de tours policées, de scorpions et d'arbalètes. On pouvait remplir la plage de milliers de soldats sans aucun doute, mais ça ne serait alors que pour les y faire mourir ; et Waymar se souvint alors avoir lu que plus de trois mille Orageois trouvèrent la mort en assaillant ces murs en cet endroit précis il y a cinquante ans.
Car bien que ne bénéficiant pas du même avantage naturel, la plage était ici beaucoup plus longue, en pente légère qui plus est. Une armée débarquant ici peut sans doute faire s'arrêter vingt ou trente navires, peut être trente cinq, mais les soldats doivent alors courir sous une avalanches de traits, pierres et flèches, pour ensuite voir leur élan se briser sur des murs puissants, tout en étant toujours vulnérables aux tirs des murailles latérales. Les deux portes s'étendant à mi-chemin des angles et du canal central étaient en bois renforcé de fer, et le canal lui même disposait d'une chaîne et d'une grille proprement énorme, ce qui donnait à la poterne des proportions incongrues. Celui ci ne pouvait être emprunté que durant la marée haute, étant donné la hauteur, et une écluse - chef d’œuvre d'architecture, mais les Ouestriens ne comprenaient même pas vraiment le terme - retenait l'eau pour laisser les navires profiter du commerce du port durant la journée. Cela garantissait une douane solide, basée d'ailleurs dans la Tour. Mais contrebandiers et marchands au long-cours impatient allaient bien souvent se ravitailler sur les petites plages de l'ouest de la ville, plus accueillantes et moins surveillées.


L'homme qui descendit à la rencontre de Waymar et ses hommes n'exposait rien de la puissante figure de l'Archonte, de l'oligarque cuirassé, le commerçant militaire, le Tyroshi avare. Il ne donnait non plus, dans ses traits, que très peu de la fierté des Dorniens Sablés, les Andals les plus atypiques de Westeros, fiers et puissants.
Son corps n'avait rien de diminué, et sa posture était rigide, droite, mais la cadence terriblement lente de ses pas et ses cheveux d'un blanc lumineux évoquaient un vieillard. Ses yeux étaient cachés par un bandeau, et un Quarthien au teint cuivré et aux bras épais le guidait. Mais la froideur et la déférence du serviteur détonait clairement avec la violence de caractère qu'exprimait les traits du visage de Quentyn Qorgyle, redonnant à ses trente cinq ans une vigueur plus juste. On sentait peser un regard puissant malgré la cécité du personnage, aussi ardent et froid à la fois que pouvait l'être celui d'un Valarr ou d'un Hoster Targaryen. Pour quelqu'un comme Waymar, qui avait fréquenté ces hommes puissants, qui avait regardé droit dans les yeux Garin Tyrell et Aegor Bracken pour les mettre en cause publiquement, qui avait vu les flammes de Valyria et de Peyredragon dans les yeux du dragon Meharion, supporter ce regard invisible était, paradoxalement, suffoquant au possible.

C'est d'une voix pourtant chaleureuse quoique rigoureuse que le Seigneur du Grès l'accueilli.

- Sire Massey. C'est une douleur pour moi et pour Tyrosh que de vous souhaiter la bienvenue en ce lieu symbole de mon insuccès. Mon coeur s'est malgré tout réchauffé quand Xaro m'apprit la vue de vos voiles.

La voix de Waymar lui rendit toute l'intensité et la déférence nécessaire.

- Sire Qorgyle. Il ne m'a été conté qu'aujourd'hui que c'est sur cette plage même que le Prince de Tyrosh fut enlevé à sa Cité. Veuillez m'excuser de l'indélicatesse du geste, mais je tenais à ce que vous me fassiez visiter la ville ; je souhaitais voir de mes propres yeux son dispositif défensif... Mais la simple perspective de ce site m'a pleinement rassuré. Cette Cité est un bastion sans nul pareil.

- Pour ses habitants plus que pour ses seigneurs, il semblerait, dit tristement le sire du Grès. Car c'est bien entre trois murs que nous avons échoué à sauver Daemian. Sous nos yeux, sous nos scorpions et nos arbalètes, ni le Premier Arbalétrier ni les hommes-liges du Prince n'ont réussi à faire quoi que ce soit.

Waymar embrassa du regard la baie. Le Prince revenait de son voyage en Pentos quand il fut surpris par une marée basse tardive. Souhaitant descendre à pied sans tarder, et son allié le seigneur Qorgyle venant à sa rencontre, il avait selon les gardes du port vu surgir sous ses yeux une vingtaine d'épées à louer redoutables sorties d'un creux dans la falaise, que l'on ignorait même exister. Vêtus en Dorniens, ils assaillirent les chevaliers de l'escorte du Prince promptement et le prirent en otage.

- Il m'a été conté que vous êtes arrivé au moment même ou l'on lui glissait le couteau sous la gorge pour l'emmener. Je comprends fort bien que vous vous soyez senti impuissant.

- Malheureusement, je n'ai pas la vue perçante ; et le dernier homme dans ma famille à l'avoir eu n'a pas fait merveille dans une situation pourtant semblable. Le sicaire tenant captif Daemian, d'ailleurs, se montrait plus persuasif que n'a pu l'être Gregory Mullendore. Il m'a convaincu qu'il le préférait vivant que mort, mais qu'ils offriraient un vilain baroud si ils étaient obligés d'y passer... Je continue dans mes nuits à me demander si j'aurais peut être pu tenter plus que cela.

Massey ignorait à quel ancêtre il faisait référence, mais le Dornien ne disait de toute façon pas tout sur l'événement. Avant de partir de Port-Réal, il avait discuté avec un serviteur du Maître des Chuchoteurs qui lui conta un tout autre récit. Il semblerait, à la vérité, que la colère du Sire du Grès avait été telle que les éléments se déchaînèrent contre le snekkar des ravisseurs. Le vent avait frappé leurs voiles en des sens incongrus et dans une baie protégée des éléments ; un quartier de roche s'était détaché d'une falaise et avait failli couler le navire. Et les intempéries furent, en quelques instants, tellement déchaînées, que même Quentyn Qorgyle, qui vitupérait pourtant au milieu des éléments dans une langue inconnue, faillit être emporté par la tempête.

Et, étrangement, alors qu'il pensait à cela, décryptant les traits du personnage, il se sentit observé à son tour, alors même que Xaro se contentait de regarder les fantassins défiler vers les portes.

Le Prince Aethys n'était pas là le jour funeste ou cet événement fut relaté au Conseil Restreint, mais le Bailli de Port-Réal imaginait sans souci un sourcil inquisiteur se lever face à cette mention, et un claquement de langue sec faire entrer dans la pièce trois Sans-Voix énervés.

Il faut dire que, lors de son dernier passage en ce lieu, l'héritier du Trône de Fer avait fait brûler vif quatre personnes d'âges divers pour motif de sorcellerie... Mais la Couronne n'était pas aussi tranchée sur ses enquêtes quand le sorcier en question était l'espoir principal du sauvetage des vues du Trône en Essos.

Waymar reprit.

- Quant à, d'ailleurs, l'identité de ces ravisseurs, le Maitre des Chuchoteurs et moi même sommes à la recherche de ceux qui capturèrent Alyse Tully à Port-Réal. Nul doute que ces deux événements ne sont pas sans lien. J'ai dans mon escorte le garde du corps de la jeune femme, seul témoin visuel de l'événement. Il faudra mettre vos deux jugement en perspective.

Qorgyle acquiessa sobrement, et, s'avançant, il se mit quasiment au contact du Bailli de Port-Réal. Son haleine sentait le vieux grimoire et le renfermé.

- Je ne suis on ne peut plus d'accord. Mais, sachez le, l'aspect nébuleux de nos observations se rejoindra sur un point. Malgré tout notre courroux, nous n'avons rien pu faire ; mais, à la différence de Lucan Fortaigues, je ne suis pas un simple estafier. Pour avoir échappé à mon emprise, l'adversaire était aidé de forces ésotériques, obscures, mais loin d'être invisibles.

Le Sire de Valsepierre déglutit. Qorgyle s'interrompit pour le laisser digérer, puis reprit.

- Un sorcier. Peut être deux. Je l'ignore, mais j'ai senti une présence. Je ne sais quel était leurs objectifs, mais je doute que n'importe qui puisse se permettre de mobiliser des ressources pareilles. La prochaine attaque, elle, ne sera pas le moins du monde voilée ; car, tout aveugle que je suis, je puis déjà vous dire que si j'échappe au regard de nos ennemi, je puis sans souci deviner d'ou provient le leurs... Et ce n'est pas un horizon rassurant.
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MessageSujet: Re: Cité Libre, Tyrosh   Cité Libre, Tyrosh Icon_minitimeVen 19 Avr - 10:18

Le chemin de la guerre

Les navires étaient éloignés, et les flots irascibles emportaient les cris et les bruits d'armes, mais personne ne s'y méprenait.
"Ils sont en train de prendre une méchante volée", dit Waymar Massey.
Les deux flottes s'affrontaient devant une grande île laide et rocailleuse, du même gris que les yeux de l'observateur grommelant. Les Degrés de Pierre n'étaient pas un endroit où il faisait bon trainer ses voiles quand l'on ne disposait pas d'un excellent navire et d'un équipage aguerri ; aussi la patrouille commandée par le Bailli de Port-Réal, qui n'avait à l'origine pas d'autre intention que de découvrir les joies de la navigation, n'était pas vraiment assez importante pour tenter de participer au combat.

Et pourtant, ceux qu'ils soutenaient étaient en train de perdre.

Partant hardiment à la suite d'une escadre de navires diaprés et de diverses tailles qui avait plutôt l'air d'avoir de mauvaises intentions, et qui avaient par ailleurs envoyé par le fond trois navires de patrouille, un jeune archonte avait lancé douze galères de guerre et son dromon personnel à la poursuite de la petite armada. Le jeune inconscient n'avait détaché qu'un petit navire de pêcheur croisé au large pour aller prévenir la flotte la plus proche ; car des escadres Lannister et Massey patrouillaient un peu partout. Mais c'est Waymar lui même qui en fit la rencontre, et soupirant de déplaisir, il se lança à la poursuite du jeune impromptu. Celui ci, suivant l'itinéraire des envahisseurs, avait contourné Pierre Sanglante par le nord, pour descendre directement sur les Grises Potences.

Là, la quinzaine de boutres et galères pirates débarquaient quelques forbans pour ravager l'endroit. Arrivant au matin, l'archonte déploya ses navires en arc de cercle, espérant entourer l'adversaire mal disposé au combat. Usant d'un oeil-de-myr, Waymar et ses hommes avaient observés de loin le combat commencer alors qu'ils s'approchaient.

Mais leur allié, dans son imprudence, n'avait pas vérifié la présence de navires à Pierre Sanglante ; et, aussitôt que la bataille avait commencée, dans la brume matinale, on voyait émerger la forme d'imposants dromons de guerre, une quinzaine. Ceux ci prirent en étau les navires de Tyrosh.

Et l'escarmouche tourna vite au massacre. Les voiles blanches et rose du Prince avaient une mine de matelot malade comparé au flamboyant vert et violet des dromons de guerre ; et quand elles commencèrent à se débander dans toutes les directions, tandis que l'une des galère sombrait et que deux autres prenaient feu, elles avaient l'air de poules affolées. S'éparpillant aux quatre vents, les galères n'allaient sans doute pas assez vite pour échapper aux poursuivants.

- Quel gâchis.

L'homme qui venait de parler était Lucan Fortaigues, bretteur sanglé dans du cuir bouilli et riveté dans du fer. L'acier acéré s'exprimait tant dans son langage que son apparence, mais son égo n'était pas entier depuis l'enlèvement d'Alyse Tully. Massey ne fit qu'hocher sombrement la tête, se demandant si ils ne feraient pas bien de déguerpir eux aussi avant que les poursuivants ne se retournent contre eux. Fortaigues reprit.

- Le jeune Ryon, là... Je crois que son père était en villégiature dans les Terres Disputées quand elles ont été attaquées. Depuis la chevauchée des mercenaires, pas de nouvelle. Il a été propulsé archonte sur le tas. Soit que ça l'a gonflé, soit qu'il en dort pas la nuit, il a été un tantinet trop fonceur sur cette occasion. Le pauvre. Personne n'a mérité qu'on en arrive à là.

Waymar grommela quelque chose dans sa barbe en assentiment. Le dromon personnel du jeune homme était désormais isolé par quatre gros mastocs des mers ; le navire amiral, pompeux comme il fallait, avait l'air d'un chevalier richement armé tombé au sol, face à une bande de malandrins cherchant de leurs dagues les défauts de l'armure. Mais là, ça ressemblait plus à une foire d'empoignade qu'à un déssossage propre et rapide comme savaient bien le faire les briscards de Westeros. La furie et l'affolement à bord se devinaient, et on pouvait presque imaginer le jeune homme dans une armure écarlate, bondissant de part en part du navire pour crier des ordres inutiles, appelant à l'aide et agitant les bras au loin. Verrait il les voiles Targaryen avant de périr? Les siennes, en tout cas, lacérées par des carreaux d'arbalète et de scorpion, ne donnaient pas envie.

- Quel déshonneur que cette guerre, dit le garde du corps.

- Vous appelez ça une guerre? C'est de l'impudence, pour moi, ça. Ils ont dérouillé une douzaine de navires en plein milieu des Degrés de Pierre, sans se coltiner la moindre escadre à part ce pauvre jeune couillon.

Fortaigues grimaça. Sans doute qu'il n'appréciait pas de voir les gens de sa Cité se faire massacrer de cette manière. Massey n'en avait cure.

- Il ne fait pas bon être brave et pétri de courage ou d'ambition dans un monde de terre à terre. Je ne sais pas quel genre de requin vient tester nos défenses, mais je devine qu'il en sera satisfait.

Le garde du corps hocha la tête et voulut ouvrir la bouche pour ajouter une petite phrase inutile, mais le Sire de Valsepierre fit volte-face et quitta l'avant du navire. Sa grande cape grise-dorée se tenait raide le long de son corps malgré la brise marine.

- Rentrons. J'en ai assez vu.
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MessageSujet: Re: Cité Libre, Tyrosh   Cité Libre, Tyrosh Icon_minitimeMar 17 Déc - 11:02

La brise à un goût de sang

La brise à un goût de sang, elle qui fait claquer les cordages et caresse le casque de Tyrek Lannister avec un sifflement funèbre. Tyrosh n’est plus qu’à une journée de navigation, si l’on plisse les yeux ont pourrait voir un point à l’horizon entouré de ses murailles.

Tyrek se demande bien comment les archontes vont prendre le retour de la flotte. Avec une joie fervente, voyant qu’enfin quelqu’un se dresse contre leurs ennemis ? Ou bien avec effroi, en apprenant que l’épée volantaine qui planait depuis des mois au-dessus de leur tête va s’abattre ?

Quelqu’un s’approche de Tyrek, et regarde silencieusement l’horizon avec lui. Le Difforme n’a besoin que d’un regard pour reconnaitre les traits tirés et la fine barbe poivre et sel de ser Lowys Lannister, un de ses lointains cousin de Port-Lannis et capitaine du dromon Le Lion des Mers.

– Amiral, finit-il par hésiter, pensez-vous que c’était une bonne idée ?

Tyrek reste coi quelques secondes, pensif.

–  C’étaient les ordres de mon frère lord Tywin. Ne rien laisser passer. De bons ou un mauvais ordres, peu importe. Cela reste des ordres, et il est de notre devoir d’obéir.

– Même si cela signifie la guerre avec Volantis ?

L’amiral se retourne de toute sa stature vers son capitaine. Il le dévisage d’un regard froid, derrière l’étroite fente de son heaume. Ser Lowys préfère détourner le sien, visiblement gêné.

– Le Prince Daemian ne s’est pas enlevé tout seul. Les domaines tyroshis des terres disputées n’ont pas brûlés par la bonne volonté des Sept. Myr et Lys ne grouillent pas de voiles volantaines pour fêter les moissons. Le Détroit allait brûler quoi que l’on fasse, et je préfère encore avoir libéré deux mille malheureux du joug de l’esclavage que de me réveiller un matin avec des soudards à la solde des Triarques sous ma fenêtre.

Les marins s’activent sur le pont, comme à leur habitude. Mais ils sont fébriles eux-aussi, ils savent ce qui les attend. Un beau bordel, comme le dirait le cousin Lyden.

– Je comprends vos doutes ser Lowys, poursuit Tyrek après avoir repris ses esprits. Lord Tywin agit de façon erratique ces derniers temps. Il en assez des fumisteries de la Main du Roi, si vous voulez mon avis. Il provoque le destin. J’aurais préféré qu’il fasse preuve de plus de tempérance, mais c’est lui qui règne sur Castral Roc, pas moi. Et un ordre est un ordre.

– Je ne remet pas en cause votre autorité, ni celle de votre frère, soupire Lowys d’un air déjà fatigué par les évènements qui se profilent. Mais si je pouvais remonter le temps, et dire au Lowys Lannister prenant la mer pour la première fois qu’il allait mourir pour Tyrosh, je pense que je ne me serais pas cru.

Tyrek pose sa main gantée sur l’épaule du capitaine, hochant la tête en dénégation.

– Qui parle de mourir pour Tyrosh, ser ? Nous avons une des flottes les plus puissantes au monde, une ville pratiquement imprenable garnie de milliers de mercenaires aguerris, un des plus grands généraux de Westeros, et un sorcier. Je ne peux pas garantir la victoire, mais je peux vous garantir que Volantis va passer un bien plus dur moment que nous.

Tyrek reporte son regard vers l’horizon. Sans plisser les yeux, l’on peut voir un point entouré de hautes murailles et hérissé de toutes part. Tyrosh, l’avant-poste du Royaume des Sept Couronnes. Et dans l’air flotte un goût de sang.
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