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 Pont-L'Amer

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Anarchnid

Anarchnid


Messages : 254
Date d'inscription : 13/11/2016

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MessageSujet: Pont-L'Amer   Pont-L'Amer Icon_minitimeDim 21 Avr - 13:50

L'Héritier
(premiers jours du Tour 27)

Gareth Tyrell passait plus de temps à la fenêtre que dans son lit. En écartant les rideaux de la chambre que leur avait prêté Imri Caswell, il pouvait porter le regard sur le campement que "son" armée avait établi sur la rive est de la Mander. Voilà seulement quelques jours qu'ils était arrivé avec sa femme, suivis par son écuyer Harwyn, Ser Alister, Antton Fossovoie et Mertyn Hightower, trainant à leur suite plus de six milles des hommes qui avaient combattus à Dorne.

Jaelyn n'aimait pas le voir préoccupé ainsi. Celle qui était devenue sa femme depuis un peu plus d'une année avait laissé glissé une de ses manches et s'approchait dans son dos pour l’enlacer.

- Tu ne fait aucun bien à te ronger le sang, lui dit-elle. Ton père a aussi demandé à ce que tu te détende...

- Mon père est prompt encadrer ma vie de ses demandes, lâcha-t-il d'un ton amère, mais ses réprobations silencieuses sont plus lourdes que le plomb. Les sienne et les leurs...

Il pointa du doigt l'étendard des Hightower et des Fossovoie qui flottait sur le camp.

- Je ne suis jamais assez bien, jamais tout à fait à la hauteur d'un héritier de Hautjardin. J'ai beau démonter trois chevaliers en tournoi, on me reprochera de tomber face à quatrième. J'ai beau mener une armée, on dira que c'est plutôt à Antton que l'on doit le succès...

Gareth avait déjà passé quelques semaines à Pont-l'Amer pour y organiser un banquet et des joutes pour "faire tourner le Bief" en l’absence de Garlann (cela avait été les propres mots du paternel) mais, alors, on l'avait peu considéré et certains, qu'il soupçonnait d'être un peu plus que de mauvais farceurs, s'étaient moqué en annonçant qu'il jouait à la imiter la guerre comme un enfant alors que son frère, Loren, livrait lui de vrais batailles. Il s'était piqué de l'offense mais n'avait sût que répondre.

Aujourd'hui, il revenait sur la Mander avec une armée entière. Cela changerait-il l'image qu'on avait de lui ? Lui contesterait-on encore le droit de se présenter comme l'héritier du Parangon de Chevalerie ? Il en avait l'impression.

- Ce n'est pas vrai, le contredit Jaelyn, ton père t'a confié cette armée à toi, pas à Antton, qui compte pourtant pour un grand ami.

- Je connais Antton, moi et mon frère avons été ses écuyers... mais je connait aussi mon père. Il m'a confié la responsabilité que l'on confie à l'héritier de Hautjardin, rien de plus. Quand je croise son regard, je ne saisit jamais de fierté, et cela depuis quelques années déjà. Si Antton m'accompagne, c'est parce que mon père ne me fait pas confiance pour diriger les opérations seul.

Jaelyn se montra obstinée :

- Si tu ne fais pas confiance à ton père, fais confiance à mon frère. Il ne t'aurais jamais accordée ma main s'il pensait que tu étais un incapable.

- Je sais que je ne suis pas incapable, grimaça Gareth.

Pourtant, il lui semblait bien provoquer également l'exaspération de son beau-père, qui devait partager certaines des déceptions de Garlann Tyrell. Au premier rang de celles-ci figurait l’absence de signe annonciateur d'un enfant. Ce n'était pas faute de partager une certaine intimité, car Gareth appréciait beaucoup la compagnie de la jeune sœur de Baratheon, qu'il avait apprit à connaître à Accalmie, lorsque ce dernier était encore réputé disparut en mer. Dès leur mariage ils avaient connu le plaisir des couples, mais la jeune fille était tellement frêle, tellement fragile... Bien souvent, Gareth limitait ses audaces pour ne pas lui faire du mal. Quand il s'en était ouvert à son oncle, celui-ci avait rit grassement avant de lui proposer de l’emmener au bordel pour lui "tenir la queue quand on lui ouvrirait la voie". Il avait décliné, écœuré. Le problème n'était pas là, si problème il y avait.

Son père, lui, semblait penser que tout n'était qu'une question de contexte pour stimuler leurs ébats. En témoignait la lettre envoyée à Lord Caswell qu'il avait surprise adroitement à la roukerie du mestre. C'était donc par une demande de Garlann Tyrell qu'Imri Caswell leur avait aménagé sa plus belle chambre. Cette lettre expliquait également la conduite du mestre du château qui lui avait glissé le premier soir une fiole étrange en lui recommandant d'en faire boire "discrètement" le contenu à madame. S'en était suivit un clin d’œil maladroit et gênant.

Gareth n'aimait pas que son père se mêle de ce genre d'affaire. S'il se préoccupait de son fils, qu'il ose lui en parler, bon sang ! Ses critiques passaient soit par le sous-entendu le plus pudique du Bief, soit par un ordre péremptoire qui ne souffrait d'aucune discussion. Cette méthode de la plume et la masse avait de quoi irriter certains de ses enfants, et parfois Gareth comprenait que leur sœur Aélis n'écrive plus le moindre mot à leur père.

Ces derniers temps, cependant, Garlann Tyrell ne formulait aucune des critiques envers son fils qui se lisait pourtant dans son attitude. Quand il avait découvert la lettre, le fils du Parangon avait pensé à se fâcher, avant de décider de passer l'éponge. S'il voulait prouver à Antton et à Garlann qu'il était le digne héritier des Suzerains du Bief, il ne devait pas se réfugier dans la chouinerie.

- Je ne sais pas si c'était une bonne idée de venir ici, confia-t-il néanmoins à sa moitié.

- J'ai confiance, lui opposa Jaelyn. Et puis Imri Caswell n'a pas été désagréable...

Gareth fit la grimace.

- Mon cheval pourrait bien lui broyer le pied sous son sabot qu'Imri n'oserait pas lever la voix pour se plaindre. Et ses fils ne sont pas mieux : il ne se lit en eux aucune force de caractère, aucun courage et aucune fierté. Il a appliqué les demandes de mon père mais il serait incapable de lui refuser quoi que soit... On pourrait lui demander d'offrir sa fille aux dorniens qu'il serait foutu d'accepter la bouche en cœur !

Il secoua la tête.

- Non, crois-moi : Imri Caswell n'est pas représentatif de sa région. On ne nous aimes pas ici, et on me l'a déjà fait sentir... Je me méfie. Caswell a transmit notre message : les nobles sont convoqués à Pont-l'Amer pour renouveler leur serment et nous lister leurs forces... Mais les premiers à être arrivés hier montrent un visage bien différents de ce à quoi je m'attendais. Ils se disputent, mentent et menacent de se tuer avec plus d'entrain et de stupidité qu'un écuyer ivre ! La moitié d'entre-eux me demandent de bon droit un pouce, les autres réclament de me prendre la main et le bras qui va avec.

- Il y a Antton Fossovoie avec nous, il a promit de t'aider...

Elle avait bien conscience que dire cela ne soignait pas l'orgueil de son époux.

- Lui aussi commence à me critiquer, et avec moins de politesse que mon père ! C'est moi qui suis en première ligne, face à nos ennemis potentiels ! Il y a les Résilients, dont j'ignore encore les identités, il y a le Grand Septon, qui fait je ne sais quoi dans son coin, il y a Aemond dans le Val que combat mon frère Wilhelm, il y a Port-Réal où est parti mon oncle... Moi, j'ai six mille hommes, ma femme et mon écuyer, dans la région où l'autorité de ma famille est la moins acquise. Est-ce que j'ai vraiment besoin qu'un Maréchal me critique trois fois par jour devant mes hommes ? Mon père devrait être là, et pas à Hautjardin pour...

On frappa à la porte. Jaelyn se rhabilla et Gareth se recomposa une mine avant d'inviter l'importun à entrer.

C'était Harwyn Lannister, qu'escortait Ser Alister Vilpine. Le neveu de Tywin Lannister avait bien grandit depuis son arrivée à Hautjardin, cinq ans plus tôt. Le voilà devenu, à douze ans, un solide garçon, massif, qui en avait autant dans le bras que dans la tête. La célèbre tignasse de blé de la famille au lion lui allait cependant comme un heaume mal ajusté, et aucun des coups de ciseaux de Meryl Tyrell n'avait pas arranger la chose : ses mèches tombaient ou rebiquaient sans élégance sur un visage bourru. Ser Alister, épée lige de la maison Tyrell, avait dit à Gareth que le gamin rivalisait déjà avec la garde, une épée à la main, et qu'il leur tenait même la dragée haute en usant de coups qu'un chevalier orthodoxe n'aurait jamais considéré. Gareth savait que le petit Lannister se considérait comme le pupille le plus doué de Hautjardin, il en tirait lui-même une grande fierté (après tout, le gosse était son écuyer) mais lui était grès de ne pas le crier sur tout les toits.

- Le Grand Septon a bougé, annonça-t-il sobrement.

- C'est à dire ?

Son écuyer haussa les épaules, sans ajouter rien d'autre. Harwyn n'aimait pas beaucoup parler, bien qu'il appréciait la compagnie des autres pupilles, notamment ses ainés Ormund et Tancred, qu'il pouvait écouter discuter pendant des heures, plaçant parfois quelques mots mais guerre plus.

Ce fut donc Ser Alister, bien obligé, qui se chargea de la corvée :

- La Foi semble en avoir eut assez de Chutebourg.

Gareth ne savait plus trop quoi penser du Grand Septon Barrian...

- Peut-être que les Résilients l'ont chassé ? supposa Jaelyn.

- Si les Sept sont cléments, vous serez entendue, ma Dame, pria Gareth, mais je doute que ce départ soit d'aussi bon présage...

A travers la fenêtre de ses appartements, l'héritier de Hautjardin pouvait voir de lourds nuages gris se presser au-dessus du campement de l'armée Fossovoie et Hightower.
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