Megalovania
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


Le forum des MVs, des JDRs et des Mégalos !
 
AccueilDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
Le deal à ne pas rater :
Bon plan achat en duo : 2ème robot cuiseur Moulinex Companion ...
600 €
Voir le deal

 

 Le sort des parjures

Aller en bas 
AuteurMessage
Maitre Chêne
Admin
Maitre Chêne


Messages : 266
Date d'inscription : 13/11/2016
Localisation : Fort-Chêne

Le sort des parjures Empty
MessageSujet: Le sort des parjures   Le sort des parjures Icon_minitimeSam 10 Fév - 11:24

Non loin de Cordial, Jours de la Colère, Jour 23


Nayor Frey s'épongea le front, et Robert Belmore les paumes. Le dernier sourcilla malgré tout en notant l'importante quantité de sueur qui émergeait de cette étrange silhouette qu'était le petit fils de Danwell Frey. Le destrier, sans fléchir sous le poids du gras homme, paraitrait plus mulet que cheval s'il n'avait cette magnifique teinte noire propres aux bourricots des élevages du Conflans.

Autour d'eux, des chevaliers en armures pompeuses écoutaient Septon Mercator réciter le dernier sermon du parjure. Une colonne de fantassin descendait d'ores et déjà la colline pour se diriger vers la route en contrebas, et rejoindre les hommes que Ser Dontos faisait marcher vers les Eyrié depuis trois jours déjà. Plus loin encore, des cavaliers aux couleurs de Fortchant dégustaient en rigolant une bière volée à quelques manants cherchant à prendre la fuite.

Si tous semblaient ragaillardi, et qu'au fond Robert approuvait l'acte, il ne pouvait s'empêcher de penser que dès que l'escorte de Corbray regagnerait Cordial, ils allaient se lancer à leur poursuite. Idée bien peu réconfortante quand on connait la trouille maladive du bonhomme qui dirigeait les deux tiers des combattants présents ici.

Mais que faire d'autre, après tout? Les chevaliers faucons avaient insisté pour se joindre à l'expédition, sans en connaitre la nature exactement. Robert leur avait lui même fait une leçon sur l'honneur, rapportant que les voeux d'un suzerain bon et chevaleresque comme Dannis Arryn avaient tout autant valeur que les lois saliques si floues qui régissaient la succession ; il leur avait avancé que ce combat n'était pas pour les Eyrié mais pour son estime et son souvenir, qu'on pourrait discuter de la succession après, mais qu'il fallait d'abord châtier les traitres.
Et quand là dessus Nayor Frey débarqua en leur expliquant que le principe de la mission était d'accepter la reddition de Denys puis le rapatrier, ça avait fait mauvais effet, et c'en était devenu carrément ironique. Il avait fallut toute l'ardeur des épées-liges Belmore pour empêcher les chevaliers d'en venir aux mains avec l'escorte Frey ; heureusement, Nayor, pour peureux et gras qu'il soit, passait pour un homme d'honneur à l'ascendance illustre. Et il laissa tranquillement les Faucons pendre au grand chêne le Sire de Cordial, qui regarda son sort avancer avec résignation.

- Folie que ceci, murmura le gras homme. Nous avions besoin de cet homme.

Robert Belmore grogna. Ils avaient déjà eu cette discussion trois fois.

- Cet homme a prit d'assaut les Eyrié bannières levées, capturé l'héritier du Val, comploté avec une demi-douzaine de seigneurs ennemis de votre père, et trahi sa parole à quatre ou cinq reprises. Ses sourires et ses amitiés nous ont tous trompé ici même, pensiez vous que nous le laisserions s'en tirer à bon compte ?

- Les Vanbois tiennent toujours mes frères, Ser Robert. Qui sait ce qu'il adviendra d'eux désormais...

Le gros homme en devenait pathétique, bien que son calcul soit cohérent. Mais Belmore n'en avait cure, et il eut un geste de main dédaigneux.

- Oscar Vanbois n'est pas moitié assez fou pour sceller son sort d'un tel geste, et encore moins pour venger un homme qui allait l'abandonner à ses ennemis. La seule chose que je regrette, c'est de ne pas avoir appris plus tôt qu'Eon Corbray détenait Ronnel Arryn ; car il est probablement mort par ma faute, désormais.

Il ne prit pas la peine d'attendre la réponse de Nayor ; il se pouvait que la famille Frey hérite des Eyrié grâce à la mort de Ronnel, et Belmore ne préférait pas y penser. Pour tout candide et digne qu'il passe, ce Frey là n'était pas né de la dernière pluie, et quitte à se faire embobiner, Robert préférait encore ne pas avoir cette discussion. Nayor avait des pensées plus élaborées que ses geigneries, et nul doute que s'il n'avait pas évalué la situation comme inévitable ou bénéfique, il aurait envoyé ses hommes dessouder poliment les Faucons. Pour marchands qu'ils soient, les Jumeaux ne manquaient pas de sergents rustres et de chevaliers coriaces, et dans leurs vingt ou trente têtes de pioche portant le nom de Frey, on trouvait facilement quelques bons guerriers.

Laissant ses pensées de coté, il lança son cheval et passa devant le Septon qui s'apprêtait à sortir une pelle d'un chariot.

- Non, ne l'enterrez pas. Sa famille viendra probablement le décrocher d'ici là, et il ne mérite pas l'honneur d'être mis en terre par les miens.  

Le corps du traître Denys se balançait au gré du vent, pendu par le cou en haut d'un chêne qui donnait une vue plongeante sur les territoires de Cordial, magnifique sous le vent et le ciel bleu-gris. Son visage figé dans une expression horrible, exprimant toute à la fois haine, lâcheté et dignité, jetait une ombre inquiétante sur la race des valois, désormais à l’aube de leur décadence...
Revenir en haut Aller en bas
https://megalovania.forumactif.com
 
Le sort des parjures
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Megalovania :: Le Trône de fer V2 :: Le Val-
Sauter vers: