Rp de piètre qualité, j'étais pas inspiré, mais ça en fait au moins un. Si vous voulez vraiment rendre justice à Elias, lisez le Rp du tour 15 Tully, il est bien. Sinon voilà, j'ai résumé par moment, osef j'en ferais un mieux pour un autre évènement
Dorne, tour 14 : la conférence des Éteules
Meenah Martell – La Princesse d’Ébène
Le chateaux des Éteules était solidement bâti, si bien que Meenah doutait d’avoir jamais vu des murs de pierre si épais. Le bâtiment principal, construit tel un dôme, habitait en son rez-de-chaussé une immense salle de banquet, puis des quartiers de loisir dans l’étage supérieur et, enfin, une petite salle de commandement. En guise de clé de voute, il y avait une lourde dalle de verre dense et ancien, qui projetait dans le bureau une douce lueur verdâtre, rendue terne par le ciel de la montagne.
La lumière du vitrail tombait sur une table ronde. Autour de cette table, plusieurs grands seigneurs discutaient, buvaient et négociaient âprement. On se faisait passer des parchemins, des plumes, on signait, on s’engueulait aussi souvent. Tous étaient venus sur la demande directe de Meenah Martell et Korventin baratheon : la Princesse d’Ebène avait conviée Lord Dayne, Wyl, Noirmont, Ferboys et Forrest, le Suserain de l’Orage s’était chargé du Lord de Séréna, Les Eteules, Havrenoir, Lonbec et Gribets. Elle se souvenait encore de son départ précipité de Port-Réal, une semaine plus tôt : les seigneurs des Marches Dorniens avaient levés leurs ban, et la situation dans les montagnes étaient passées de tendues à critique. Ils devaient au plus vite régler cela et, heureusement, Korventin avait l’air de son avis.
En guise de maitre des négociations, Elias Tully avait été dépêché loin de chez lui, à la tête des Housecarl de sa maison qui avaient fait le ménage dans les terres Orageoises. Il était calme, pas forcément docile mais connaissant sa place, plutôt à l’écoute, mais assez peu au fait des traditions et des cultures du Sud. Il assurait symboliquement la médiation et tranchait leurs désaccords de manière efficace, toujours serviable, mais la Martell doutait du fait qu’on ait eu réellement besoin de lui.
Lord Selmy tenait lieu d’hôte, dans sa forteresse des Eteules, ce qui satisfaisait tout le monde. Les conviés étaient venus avec leur famille et des hommes de confiance, tout le monde festoyait timidement en bas pendant qu’ici-haut les seigneurs des montagnes négociaient.
Tout le monde souhaitait éviter d’en venir à la guerre, ou du moins tout le monde agissait comme tel. Le premier jour, les deux Suserains avaient arbitrés les différents de quelques maisons : des terres contestées, des affaires de fermes pillées, d’arbre abattu sur le mauvais terrain… rien de bien compliqué ou polémique. L’affaire qui les occupait à présent était bien plus délicate.
Meenah et Korventin avaient dû user de toute leur influence pour que les lords acceptent de collaborer pour donner la chasse aux bandits (ceux qui avaient ravagés l’Orage et passaient à présent du côté Dornien) au lieu de se rejeter la faute. Deux groupes étaient en train d’être formés, plus ou moins ravis de l’association, et la Maitresse de Lancehélion pensait que le plus dur étaient passé.
Elle avait tort.
On venait à peine de se mettre d’accord pour que les hommes de l’est se regroupent à Ferboys, et du vin fut servi. On ne nota pas qui l’apporta, la journée avait été longue et le soulagement de l’accord imminent avait fait baisser l’attention aux détails. Seul Elias Tully avait froncé des sourcils quand on servit une coupe à Meenah.
La Dame de Lancehélion, peu attentive, la fit tourner dans sa main un petit moment avant de la reposer sur la table sans y avoir touché, préférant apostropher Lord Wyl pour lui demander de signer un document. Elias, à ce instant, sans dire mot, interverti leurs verres, et trempe ses lèvres dans le vin dédié à Meenah. Celle-ci aperçoit son manège, et surveille son air méfiant.
La Princesse d’Ebène sent un terrible serpent froid lui remonter l’échine alors que l’envoyé des Tully repose tranquillement la coupe.
Il ne se passe rien, et Meenah reprend ses discutions, surveillant toujours du coin de l’œil Elias. Korventin l’interroge du regard, ce à quoi elle répond en haussant les épaules. A quoi peut bien jouer le chef des Housecarl ? Ses hommes sont les plus nombreux dans le château, s’il y en a un qui soit en position de force c’est bien lui…
Une minute ou deux s’écoule, sans qu’elle y fasse vraiment attention, et elle se laisse distraire. Plus d’un a noté le changement des coupes, mais peu y ont vraiment attention. On commence à se dire que c’est qu’une lubie, l’un de ces nombreux tocs de grands seigneurs…
Et alors Elias commence à pâlir. Les deux suzerains le notent immédiatement, et il adresse quelques signes à ses Housecarl dans un code que personne d’autre ne connait. Tous se retournent vers lui, et il devint alors évident que quelque chose ne tourne pas rond. Son teint continu à blanchir. Il donne des ordres sans prononcer aucun mot.
Trois de ses hommes se précipitent vers lui pour l’aider, alors que les deux autres sortent par la porte à toute vitesse. On entendait encore leur botes sur les marches de pierre lorsqu’Elias chancela, immédiatement soutenu par ses guerriers.
Immédiatement, Meenah eut le réflexe de compter les hommes dans la pièce : 4 gardes de la famille Selmy, le Chambellan des Daynes, le Connétable des Noirmonts, Elle-même et deux de ses soldats d’élites, Mako Forrest et son garde du corps, Elias Wyl et un homme à lui, et enfin Korventin Baratheon et ses trois hommes. Tout pouvait partir très vite, et elle n’était pas sûre de savoir qui aurait l’avantage…
Le jeune Lord Baratheon se leva, et se rapprocha de ses hommes sans montrer d’agressivité. Il éleva à peine la voix :
- Qui ? Qui a osé ?
Personne ne répondit, évidement, mais c’était une déclaration d’intention. Meenah se retourna vers Mako, sans quitter son siège. Ils étaient en comité réduits, ils pouvaient sécuriser la pièce si personne ne sortait ses armes mais, en bas, comment savoir ? Elle le fit se pencher à son oreille et lui ordonna d’aller noter immédiatement les positions de chaque Lords de Dorne, qu’on saches qui était où à quel moment mais, surtout, d’aller calmer le jeu en bas. Il ne fallait pas que l’on prenne les armes, il ne fallait que cela dégénère ou ce serait un bain de sang.
A peine le seigneur de la Tombé-du-Roy était-il descendu que montaient les Housecarl. Personne n’osa faire le moindre mouvement, face au déversement des soldats. Ils entourèrent le corps presque cadavérique de leur seigneur, l’arme au poing. Meenah se fit la réflexion que l’on pouvait peut-être faire exception des Tully dans ses ordres de ranger les armes…
L’un d’eux prit la carafe des mains et, craignant un instant qu’il ne la brise par superstition ou maladresse, elle lui conseilla de sa voix la plus calme possible de mettre de côté l’objet du crime pour qu’un mestre puisse l’examiner.
Il lui afficha son mépris, mais elle ne s’en vexa pas. Cela faisait bien longtemps qu’elle avait perdu son caractère sanguin.
Le château resta calme, et en dix minutes se fut finit : les Housecarl transportèrent leur chef en brancard, et fichèrent le camp avec leur armées, sans que l’on sache si Elias était vivant ou mort. Il fut mis un arrêt aux festivités, et on eut pas besoin de discuter pour conclure de la fin de la conférence. Les conviés se séparèrent aussi méfiants qu’ils s’étaient trouvés, si ce n’est plus.
Meenah croisa Baratheon peut après, alors qu’elle saluait le départ des Daynes.
- Nous savons tous quel est le but de cet empoisonnement : empêcher la pacification, lui dit-il. Ne soyons pas idiots, ne tombons pas dans le piège. Je ne dis pas que tous les membres présents dans la pièces sont innocents au contraire, je dis juste que c'est un piège, et que nous devons le dépasser. Cet événement quoique malheureux ne remet pas en cause nos accords. Nous en appellerons aux Tully pour enquêter sur ce crime, c'est un genre dont ils ont l'habitude, si je puis me permettre. Et je tiens à rappeler que nous ne savons pas plus qui était réellement visé que l'identité du commanditaire de ce crime.
Elle acquiesça en silence, et en prit bonne note. Alors que les seigneurs Dorniens et Orageois reprenaient la route, elle demanda aux Forrest de demeurer avec elle aux Eteules quelques jours, le temps de régler avec Baratheon les derniers détails de la coalition contre les bandits. Si on repartait sans accord, tout cela n’aurait servit à rien…
Elle se doutait cependant que cet empoisonnement aurait de très mauvaises répercutions. Peut-être pas dans le Sud : elle avait passé des consignes pour que cela soit passé sous silence et elle pensait ses Lords assez malins pour ne jamais évoquer le sujet en public ; mais à la Capitale, sans aucun doute… un Tully victime d’assassinat pendant un sommet Baratheon-Martell…
Elle ne se trompait pas. Dès le lendemain un Corbeau, adressé aux deux suzeraine, les trouva :
Compte tenu des récents événements, et de la tentative d'assassinat sur mon bien-aimé neveu, je vous saurais gré de ne pas aller au-delà de la Néra, auquel cas j'aurais le regrettable devoir de faire tirer sur la famille princière de Dorne. Ceci n'est pas un conseil mais une menace de mort.
Affectueusement.
Harwyn Tully, Sire de Vivesaigue, Surintendant du RoyaumeMeenah soupira longuement. C'était ennuyeux, que pourrait-elle bien faire dans le Sud à présent ? Cette idée la travailla une nuit entière et, lorsqu'ils eurent paragraphé les derniers documents de l'accord, elle se rendit compte qu'elle n'avait pas envie de retourner à Lancehélion. Et puis, il restait tant de choses à fixer dans la région...